Comment définissez-vous realdata for real estate ?
Arnaud Anjoras (AA). C’est une place de marché où vont pouvoir se rencontrer des fournisseurs et des utilisateurs de données immobilières. Nous disons « données immobilières » pour simplifier, mais c’est plus large que cela.
Laurent Escobar (LE). Nous cherchons à réunir au sein de notre plateforme SaaS un panel étendu de fournisseurs représentatifs :
- des principales classes d’actifs : logement, immobilier d’entreprise, commerce,
- des principales familles de données : foncier, urbanisme, fiscalité, juridique, projets, BIM, valeurs, asset, performance énergétique, empreinte carbone, qualité bâtie, usages, property management, smart city, qualité de vie, demande, etc.,
- et intéressant des secteurs d’activité très variés : collectivités, aménageurs, promoteurs, bailleurs sociaux, institutionnels, banques et assurances, entreprises, brokers, BTP, énergéticiens, fournis-seurs de matériaux, syndics, régies, agences immobilières.
AA. Sous certains aspects, on peut comparer cette « marketplace » à un salon virtuel, où nous proposons aux exposants de louer un emplacement pour y monter un stand à leurs couleurs et y pro-poser leur offre de data et de solutions digitales. À nous de leur amener des visiteurs motivés par la variété et la qualité des données exposées, et d’aider les deux parties à concrétiser des transactions.
Pourquoi avoir choisi le statut de société à mission ?
AA. realdata for real estate s’investit dans trois missions principales qui relèvent de l’intérêt général: fédérer l’écosystème d’acteurs concernés par les données immobilières, faire connaître cette offre dans toute sa diversité, faciliter les relations entre fournisseurs et utilisateurs. Et ce faisant, aider au développement des usages de la donnée, tant dans le secteur privé que le secteur public, et contribuer aux objectifs de convergence numérique.
LE. Ce statut nous oblige ; nous allons mettre en place un comité de mission indépendant qui sera chargé d’évaluer, deux fois par an, les déclinaisons de nos missions, et nous nous soumettrons chaque année à un audit spécifique. Nous souhaitons que ce comité représente toutes les parties prenantes : les fournisseurs de données, les utilisateurs publics et privés, ainsi que les associations professionnelles et les chercheurs.
Qu’est-ce qui vous a personnellement motivés dans cette initiative ?
AA. Cela fait pas mal de temps que, en tant que conseils au service de la filière urbanisme-immobilier-construction, nous sommes nous-mêmes fournisseurs et utilisateurs de données. Nous connaissons bien les limites actuelles de l’offre de données, et nous savons que nous ne sommes pas les seuls à les déplorer. C’est ce qui nous a inspiré l’idée de structurer un marché de la donnée immobilière, au sens large. Et ce qui nous a motivés à en prendre l’initiative, c’est notre conviction que la data et le digital sont essentiels pour réussir les transitions auxquelles tous les acteurs de la filière sont appelés à coopérer.
LE. Pour nous, la création de realdata for real estate est aussi un projet entrepreneurial. C’est donc pour structurer, voire pour faire exister ce marché qui est encore très embryonnaire, que nous créons cette société à mission.
Pour commencer, nous avons souhaité porter le projet nous-mêmes pour conserver la liberté dans la phase d’initiative. Une fois le cadre posé, nous devrions ouvrir le capital pour financer les futurs investissements et développer les missions.
Quels sont les réseaux qui vous ont aidés à construire votre réflexion ?
LE. L’immersion de realdata dans les écosystèmes immobilier/urbanisme/construction tout autant que dans ceux de la data et du digital, est primordiale. Nous faisons partie d’un faisceau d’initiatives innovantes souvent complémentaires. Nous avons d’ailleurs été encouragés par de nombreux réseaux professionnels avec lesquels nous collaborons par ailleurs.
Le Laboratoire d’initiatives foncières et territoriales innovantes (LIFTI)1 a pour mission d’ouvrir la donnée foncière, faciliter son interprétation, améliorer la disponibilité, la qualité et l’usage des don-nées foncières et immobilières en France. realdata a été présentée au club des entreprises du LIFTI. Certaines ont accepté de participer aux ateliers collaboratifs qui ont nourri la définition des missions et des offres de realdata : il y a d’évidence des visions partagées.
AA. D’autres réseaux importants nous suivent, comme l’Institut de l’épargne immobilière et foncière (IEIF)2. Pour ses membres, investisseurs et opérateurs immobiliers, la création d’une place de marché data est la promesse de plus de lisibilité, de plus de transparence, de plus de capacité d’analyse et de mise en perspective.
Nous devons aussi parler du rapprochement opéré avec l’Institut FIDJI3 , qui travaille à l’amélioration des échanges d’informations des métiers immobiliers entre eux. C’est également le cas avec le Construct Lab4, qui soutient la création de solutions collaboratives pour développer la filière construction. Et nous comptons en intéresser d’autres.
Comment realdata va-t-elle contribuer à organiser le marché de la donnée ?
AA. Pour réaliser l’intégralité de ses missions, l’entreprise s’appuie à la fois sur une plateforme SaaS qui, en définissant les règles applicables à l’exposition des produits et aux contrats passés par son intermédiaire, va de facto aider à créer des standards et à structurer le marché, et sur un média en ligne, où seront publiés des cas d’usage, des points de vue d’experts et des articles rendant compte de résultats d’étude et de recherche interprétant des données.
LE. À quoi s’ajoutent des conditions de transparence et de traçabilité. C’est une exigence à laquelle nous sommes très attachés car elle est fondamentale pour créer la confiance des futurs utilisateurs. Tout jeu de données commercialisé sur la plateforme transactionnelle devra être accompagné de métadonnées indiquant leur source, leur fraîcheur, leur périodicité de mise à jour, etc.
Quelles sont les prochaines étapes ?
LE. Nous venons de lancer le média en ligne et la communication sur les réseaux sociaux. Nous présenterons la société et ses solutions au SIMI5. Et la plateforme SaaS ouvrira en mars 2024. J’en profite pour préciser que le média sera accessible à tous gratuitement. L’accès à la plateforme transactionnelle le sera également pour les utilisateurs qui feront la démarche de s’inscrire. Les fournisseurs de données paieront pour s’y exposer et y promouvoir leurs offres, solutions digitales, API ou fichiers à plat. Et nous offrirons l’abonnement à la plateforme à ceux qui feront le choix de proposer un accès gratuit à leurs données. Nous comptons en référencer une quarantaine quelques mois après le lancement.
1. LIFTI : Laboratoire d’initiatives foncières et territoriales innovantes, lifti.org
2. IEIF : Institut de l’épargne immobilière et foncière, ieif.fr
3. Institut FIDJI, institut-fidji.org
4. Construct Lab, constructlab.fr
5. SIMI du 12 au 14 décembre prochain (stand G22, niveau 1)
2 commentaires sur “realdata for real estate : media et place de marché”
Belle initiative et pleine réussite à cette nouvelle entreprise à mission !
Merci, Vincent. Nous sommes très motivés par l’initiative de cette société à mission ; et déterminer à mobilier l’écosystème digital des filières immobilier / urbanisme / construction. Si tu y passes, voyons-nous au SIMI 2023, ou parlons-en à l’occasion d’un rendez-vous à la rentrée. BPCE pourrait faire partie (gratuitement) du club utilisateurs. Ce serait un bon signal !